KYO l'interview Kektuchoiz

Paru dans trop top

Dans la vie, il faut savoir faire des choix. Le beurre ou l’argent du beurre ? La bourse ou la

vie ? Fromage ou dessert ? Fini les réponses de normand; les "peut-être je vais voir", va falloir trancher dans le gras et prendre enfin les bonnes décisions. Allez les barbares, y a des questions à trucider !

Le piercing pour vous c’est quoi ?

a) un bijou

b) un artifice pour fashion victime

c) un truc dépassé

d) l’art de percer dans le business

Florian: j’dirais un bijou qui commence à être dépassé, surtout pour les personnes qui en ont un peu partout. Maintenant, en avoir un à l’oreille, à l’arcade ou au nombril ça reste un truc cool.

Nicolas: On l’a fait assez tôt en ce qui nous concerne, Florian par exemple s’est fait piercer juste après la terminale, histoire de fêter la fin du bahut en gros. Perso j’en avais un sous la lèvre et puis je l’ai viré…

Florian: Quand il bouffait de la purée ça dégoulinait par le trou c’était vraiment dégueulasse (rire)

Le tatouage c’est:

a) un art à part entière

b) une marque de virilité

c) un signe de ralliement

d) un truc de camionneur

Nicolas: Moi j’aime assez l’idée que le tatouage serait une forme de signe de ralliement mais aussi un art.

C’est pour ces raisons que tu t’es fais tatouer ?

Nicolas: Ah non non, je ne suis pas tatoué. C’est un truc qui m’aurait tenté à un moment dés lors que j’aurais trouvé un motif qui le fait bien.

Tatouage et piercing font partie de la panoplie du djeuns rebel non ?

Florian: Ah ouais merde, t’as raison, faut absolument que je me fasse tatouer !

Ozzy osbourne pour vous c’est:

a) un dieu vivant

b) une grosse blague

c) un has-been

d) un mort vivant

Nicolas: Déjà c’est un mort vivant c’est clair (rires) mais c’est ça qu’est fort en fait.

Florian: On matait l’émission sur MTV avec toute la famille Ozbourne, c’est du délire; de la real TV puissance mille ! Maintenant je ne suis pas certain que ça cartonne en France. Les Américains ont quand même la fâcheuse tendance à pousser le truc super loin tu vois. Quand sa femme par exemple souffre d’un cancer du sein et que la caméra filme ça au quotidien c’est quand même abuser. Alors d’un côté c’est marrant et puis de l’autre tu rigoles moins. C’est bizarre…

Si on vous proposait ce genre d’émission, où une caméra vous suivrait 24h/24, accepteriez-vous ?

Nicolas: Je trouverais ça marrant si les mecs nous suivaient sur scène ou en répète. Mais dès lors que ça entre dans le domaine privé ça craint.

Florian: La bonne télé réalité offre la réalité sans artifice, sans décor sans rien. On ne va quand même pas nous poser dans un loft pour voir qui va bouffer l’autre.

Ok, revenons à Ozzy, quelle est votre réponse les gars, on s’éloigne du sujet c’est pas sérieux !

Florian: Allez disons une grosse blague…

Nicolas: Le truc c’est qu’on a l’impression que son image le dépasse complètement; perso je le trouve attachant comme mec. Et puis j’ai du mal à savoir quand il est sérieux et quand il joue son rôle. Par exemple, lorsqu’il donne des conseils à ses enfants, c’est à mourir de rire. Il n’est absolument pas crédible; limite tu te demandes s’il n’est pas en train de lire un texte prévu dans le scénario de l’époque ! Quoique, avoir un padre comme lui doit être assez drôle…

Florian: Mouais faut voir (rires)

Le MP3 pour vous, c’est:

a) un bon moyen de découvrir de nouveaux artistes

b) un truc à bannir et vite

c) l’invention la plus démocratique de ces dernières années

Nicolas: Pour moi c’est surtout un bon moyen de découvrir de nouveaux artistes.

Florian: Et puis ça prend un temps fou, j’ai autre chose à faire qu’à passer ma journée devant mon ordi à télécharger. Je dis pas qu’il ne m’arrive jamais de graver un cd, mais le mp3 c’est pas vraiment mon truc.

Nicolas: L’avantage ici c’est de pouvoir écouter un groupe pour te faire ton avis pour ensuite éventuellement acheter son album.

Florian: De toute façon c’est dans l’air du temps, il faut faire avec; la répression ne sert à rien, il faut juste s’adapter.

Nicolas: D’ailleurs aux Etats-Unis tu as des maisons de disques qui se sont associés avec des sites internet pour offrir aux internautes de télécharger des morceaux en payant une sorte d’abonnement. Ca permet au plus grand nombre de profiter du mp3, sans tomber dans l’illégalité et sans se prendre la tête pour savoir comment ça fonctionne.

Les new-rocks (grosses chaussures de gothiques) c’est pour vous:

a) le meilleur moyen de puer des pieds

b) des écrases-merdes

c) des shoes de 10 kilos idéales pour te faire les mollets

d) un élément de la panoplie rock

Florian: Des écrases-merdes c’est clair. Personne n’en porte dans le groupe ?

Nicolas: Non, ou alors en cachette !

Sex, drugs and Rock’n’roll hier, et aujourd’hui ?

a) playstation, mac do et neo métal

b) gang bang, crack et rnb

c) internet, beuh et star club

Florian: ya plein de groupes de rock maintenant qui tournent leur clip et qui font des shoot photos dans des fast food; je crois que Placebo le fait d’ailleurs. C’est une des images de la culture pop.

Nicolas: On est d’accord pour la réponse a.

Le plus bel acte de rébellion serait de…

a) ruiner un mac do

b) planter un avion dans un building

c) boycotter tf1

Florian: Je pense que planter un avion dans un building c’est pas mal quand même ! Ca ne veut pas dire qu’on cautionne évidemment, mais dans le genre je suis contre un système et je le prouve, on a rarement fait plus médiatique.

Maintenant, pour nous, être rebel par exemple ce serait plus de passer sur tf1 plutôt que de le boycotter. C’est qu’on nous a proposé de passer à la Star ac et que nous avons refusé. Je ne sais pas si nous avons bien fait ou non. L’acte de rébellion aurait peut être été d’accepter de s’y produire et d’y foutre le bordel ou du moins de montrer qu’il existe un décalage entre eux et nous.

Nicolas: C’est difficile de refuser une telle vitrine médiatique quand tu connais les retombées en terme de ventes d’albums par exemple, mais nous sommes arrivés à un seuil où nous avons la chance de pouvoir refuser ce genre d’opportunités. Chanter avec untel ou untel ne changera pas notre vie; ça c’est un vrai luxe.

La religion pour vous c’est:

a) une aliénation

b) un refuge

c) un business

d) une drogue dure

Florian: Déjà c’est un bon business.

Nicolas: Pour beaucoup de gens c’est un refuge mais dans le bon sens du terme.

Florian: Dans le groupe nous avons tous plus ou moins reçu une éducation catholique mais nous sommes je crois tous athées. Mais le vendredi au mac do on prend juste un filet o fish (rires).

La tournée idéale serait composée de…

a) Kyo, Pleymo et Enhancer

b) Kyo, Korn et Marilyn Manson

c) Kyo, Pj harvey et Placebo

d) Kyo, Lorie et Priscilla

Florian: Kyo, Lorie et priscilla of course… c’est les meilleures ! (rires)

Ca serait pas mal pour nous, Enhancer ne nous aime pas trop mais nous on les aime bien…

D’où vient d’ailleurs cette animosité non réciproque ?

Florian: C’est tout con, on s’est retrouvés par hasard invités aux même soirées qu’eux, avant même que l’on soit connus…

Nicolas: Et eux parce qu’on fait de la pop et qu’eux sont plutôt métal, ils ressentent comme un devoir de nous casser du sucre sur le dos.

Florian: Alors que nous on aime bien les gars ce que vous faites. Ils comprennent pas qu’on puisse écouter du neo métal et apprécier les textes de Francis cabrel.

Vous vous sentez plus pop que rock en fait ?

Florian: On se sent surtout ouverts à plein d’influences. Ca nous emmerde de se retrouver catalogués dans une catégorie et de ne pas pouvoir en sortir.

Pourtant on a le sentiment que c’est un peu ce qui vous arrive avec "Juste une dernière danse" qui a touché un public qui au départ n’était pas tout à fait le vôtre…

Nicolas: A partir du moment où tu passes beaucoup dans les médias, ton public se diversifie et tu ne contrôles plus rien.

Florian: D’ailleurs c’est plutôt cool que les plus jeunes nous écoutent, si ça peut leur permettre plus tard de se tourner vers d’autres musiques que la Star Académie.

Nicolas: Par exemple, on a reçu des lettres de gamins qui avaient acheté des albums de Smashing Pumpkins juste parce qu’ils nous avaient entendus en faire une reprise; c’est le genre de truc qui te fais vachement plaisir.

Avez-vous ressenti cette ouverture au grand public lors de vos concerts ?

Nicolas: Cet été on a fait pas mal de festivals et sincèrement, on a vraiment vu de tout. Des mecs plutôt branchés métal qui venaient écouter ce que l’on faisait et qui visiblement kiffaient pas mal.

Florian: C’est vrai que sur scène, le côté rock de notre musique est beaucoup plus présent. Ca pète un peu plus sur scène.

Nicolas: Kyo est sans doute l’un des rares groupes français qui réunira dans un même concert, un mec habillé en noir à coté d’une ménagère de 50 ans accompagnée de son fils de 13 ans.

Florian: Bon, il faut avouer qu’il y a quand même une majorité de filles, enfin surtout au premier rang. De toute façon, ce n’est pas uniquement valable pour Kyo; c’est également le cas de plein de groupes, comme Placebo pour qui nous avions assuré la première partie. On peut te dire qu’au premier rang tu ne trouvais que des nanas hystériques. Dans la musique, les filles ont toujours été les plus fanatiques, même à l’époque des Beatles, tu voyais les nanas qui s’évanouissaient, ça fait partie du mythe aujourd’hui !

Justement, parlons un peu des groupies…

La groupie c’est pour vous…

a) une future femme potentielle

b) un plan à éviter à tout prix

c) un coup vite fait dans les toilettes

d) la raison d’être de toute star

Florian: Un plan à éviter à tout prix si c’est une groupie genre acharnée parce que franchement c’est trop strange de voir une nana qui connaît tout de ta vie alors que tu la vois pour la première fois.

Nicolas: Mais la majorité des fans sont supers cools, discrètes et comprennent qu’on ne soit pas toujours dispos pour elles…

Florian: On a la chance d’avoir des fans qui ne nous prennent pas pour des dieux vivants. Malgré toute la médiatisation qui entoure le groupe, nous sommes restés extrêmement disponibles. Il n’y a aucune distance entre le public et nous. Je pense que nos fans le ressentent et se disent qu’ils peuvent venir discuter avec nous sans se mettre dans des états pas possibles.